EN FINIR AVEC LA CRISE DU LOGEMENT, PAS ÉVIDENT !
Posted by abdelkader
on mercredi 18 février 2015
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Elles voient enfin les autorités du pays tenir leur promesse de faire face à une crise qui n’a eu de cesse de pourrir la vie à tous. En plus des logements sociaux, programmés notamment dans le cadre de l’éradication de l’habitat précaire et des bidonvilles, voilà que l’Aadl revient au devant de la scène et s’engage à remettre aux fonctionnaires et cadres moyens les clés d’habitations décentes. Celle-ci offrant l’accueil et le confort. Très rapidement, l’Aadl fait renaître chez des centaines de milliers de citoyens l’espoir de pouvoir mener une vie décente, dans un environnement aidant à l’évolution et à l’épanouissement sur les deux plans personnel et professionnel. En effet, des années durant, de nombreux Algériens ont perdu confiance en les plus hautes autorités de l’Etat et celles locales pour cause d’absence d’un minimum de commodités de vie. À commencer justement par le logement qui est un droit absolu pour tous. Ils ont aussi perdu confiance en eux.
Fort heureusement, les premiers responsables de l’Etat, conscients de la gravité de la situation, ont décidé de réagir en prenant des mesures pouvant aider à un règlement rapide, même partiel, du problème. La grogne sociale est telle qu’il devient nécessaire de la contourner et éviter d’autres maux encore plus toxiques, la violence juvénile en tête, en plus d’autres fléaux sociaux. À Alger, le nouveau wali, Abdelkader Zoukh, considère qu’un pas de géant a été fait en la matière. Depuis le mois de juin 2014, des dizaines de bidonvilles, éparpillés à travers la capitale, ont été éradiqués. Des familles réfugiées dans des caves et d’autres ayant érigé des bâtisses de fortune dans les terrasses, ont été relogées dans des logements dont elles ne rêvaient pas, selon les propres dires de certains bénéficiaires. «Ils sont vraiment très bien faits. Ils ne manquent de rien. Sincèrement, je ne m’y attendais pas. Je ne peux que remercier les autorités de wilaya pour ce bon travail», affirme Karim, bénéficiaire d’un logement social à Kheraïssia. Ce dernier, depuis le retour de la formule Aadl, suit les déclarations et les sorties des responsables de cette agence, celles aussi du ministre, Abdelmadjid Tebboune, dans les détails.
Il faisait partie des inscrits au programme Aadl 2001. Il a actualisé sa demande de logement Aadl comme c’est le cas de tous les autres inscrits dans les deux programmes Aadl 1 et Aadl 2. Alors qu’il attendait avec impatience le logement Aadl, les services de la wilaya d’Alger débarquent un jour chez lui pour lui annoncer la «grande» nouvelle: un logement social à Kheraïssia. C’est parce qu’il habitait une terrasse. Karim n’a pas dit non. «J’étais très content. En plus, arrivé dans mon nouveau logement, je n’ai pas relevé des manques. Je suis au deuxième étage et la cité est bien faite, assez jolie et dispose des commodités nécessaires.» Quant à son éloignement de son lieu de travail, «ce n’est pas du tout un souci. Je suis véhiculé». Ce n’est pas le cas de nombreux autres bénéficiaires de logements sociaux, particulièrement du côté ouest d’Alger (Birtouta, Douéra, Kheraïssia, Tessala El Merdja) et autres cités réceptionnées dans la wilaya de Blida pour les habitants d’Alger. «Il est vrai que nous disposons de toutes
les commodités, mais le problème de l’éloignement est très contraignant.
Il faut se lever tous les jours à 5h du matin pour arriver, à l’heure, à son travail. Le retour est encore plus handicapant. C’est très fatigant, stressant. À la limite, nous les adultes nous pouvons supporter cela, mais ce n’est pas évident pour les jeunes», affirme un homme, la cinquantaine, habitant Douéra.
L’homme parle de ses deux enfants, l’un étudiant à Bab Ezzouar et l’autre employé d’une entreprise privée du côté de Gué de Constantine. Il est vrai que les moyens de transport sont disponibles -bien que ce côté Ouest soit beaucoup moins desservi que celui Est, ce dernier disposant de trains et du tramway- il n’en demeure pas moins que le problème est réel. «Je ne prends pas qu’un seul bus, mais au moins trois. Deux heures l’aller et deux heures le retour, c’est déprimant. Ça ne peut pas continuer ainsi», dit le jeune employé.
Et ce dernier de dire son souhait d’avoir un véhicule : «Si j’avais une voiture, une toute petite voiture, je ne me serai pas résigné à ce calvaire.» À cette phrase, un autre réplique : «Détrompez-vous, c’est le même calvaire pour tous. J’ai une voiture et elle est à ma disposition, moi seul, je n’ai pas de famille à ma charge, mais j’en souffre. Je ne pense qu’à une chose, c’est de quitter mon emploi, mais pour aller où ?». Réglé le problème de logement, un autre se manifeste: celui de l’éloignement, ô combien stressant et ce dernier menace de produire d’autres problèmes tels chômage et autres. Un cercle vicieux ! Les programmes de logement en Algérie existent et suivent leur cours de manière plus ou moins satisfaisante. Des familles sont relogées, d’autres attendent de l’être. D’autres affirment être lésées dans leur droit à ce logement, après que des membres de la même famille eurent été relogées et pas eux. C’est le cas généralement de femmes divorcées, ayant des enfants. «Oui, ils ont donné un logement à mon père, mais pas à moi.
J’ai trois enfants. Ne suis-je pas algérienne comme tous les autres? Moi et mes enfants ouvrons aussi droit à un logement», s’écriait une femme, la quarantaine, lors d’une visite du wali, Abdelkader Zoukh, à l’occasion d’une nouvelle opération de relogement à Douéra. D’autres femmes, et elles se comptent par dizaines, dénonçaient la même situation : «Nos enfants n’auront que la drogue pour atténuer leur douleur», lançait, en larmes, une autre, toujours dans le même site. D’autres cas sont à citer, résultant de l’éclatement des familles. «Nous sommes deux familles. Nous devons donc avoir deux logements. Ils ne nous ont donné qu’un seul, et c’est au nom du frère aîné. Cela est injuste.» Voilà un autre problème, des plus complexes, auquel se voient confrontés les services de la wilaya d’Alger qui évoquent chaque fois le fichier national du logement pour dire la justesse de leur étude des cas et des recours. Le wali a promis de venir à bout des bidonvilles au plus tard fin juin 2015. Le ministre Abdelmadjid Tebboune s’est engagé à mettre fin à la crise du logement, de manière définitive, fin 2018. Une tâche des plus ardues, c’est le moins que l’on puisse dire, à voir la difficulté à gérer la situation. À lui seul, le bidonville de Gué de Constantine est un «chantier».
L’éclatement des familles est un problème sérieux pour les chargés de ce dossier de relogement. Ajouté à cela les nombreux citoyens qui «dénoncent» leur exclusion et qui recourent à l’installation de tentes et de baraques pour manifester leur colère. Parfois même ils refusent carrément de quitter les habitations devant être démolies (bidonvilles et habitat précaire). L’autre grand problème est celui du manque de foncier. La fin de la crise du logement, à Alger et ailleurs, n’est pas pour demain. Surtout pas en ces moments de dégringolade des prix du pétrole qui hypothèque tous les projets de développement dans le pays. Aux Algériens de prendre leur mal en patience, comme toujours, en attendant la mise en place d’une véritable politique nationale de logement associant tous les partenaires, essentiellement les architectes.
Tagged as: AADL Logement, Crise Logement

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